Sujet d’actualité dans le secteur des ressources humaines, l’absentéisme au travail ne cesse de croître défiant la santé des entreprises et l’équilibre de la sécurité sociale. Le gouvernement Arizona s’attaque au phénomène en renforçant le cadre réglementaire et en impliquant davantage les employeurs. Si l’absentéisme en entreprise représente une difficulté, il peut aussi être perçu comme un signal d’alarme et une opportunité d’améliorer le cadre et les conditions de travail. Comment évolue la problématique et comment optimiser votre approche RH ? On en parle avec les experts de Kelio.
- Quelle est l’évolution du taux d’absentéisme dans les entreprises belges ?
- Quelles mesures adopte le gouvernement Arizona pour réduire les absences ?
- Que révèle l’absentéisme sur les besoins des salariés dans leur cadre de travail ?
- Quel est l’impact des absences sur la vie et la santé des entreprises ?
- Quelle approche RH pour limiter l’absentéisme des travailleurs ?
- Quels outils RH pour optimiser la gestion des absences ?
Quelle est l’évolution du taux d’absentéisme au travail en Belgique ?
Ces dernières années, le monde du travail observe une augmentation conséquente des absences des salariés. Selon le baromètre 2024 de Securex*, le taux d’absentéisme pour maladie en Belgique est passé de 8,22% en 2023 à 8,57% en 2024, soit une augmentation de 4,08%. Près de 4% des travailleurs n’ont pas presté un seul jour en 2024 et l’amplification du phénomène se marque particulièrement chez les jeunes et chez les travailleurs en titres-services.
*En 2024, 1 travailleur sur 12 était malade lors d'une journée de travail moyenne
Quelles mesures adopte le gouvernement belge pour lutter contre la croissance de l’absentéisme ?
Face à la croissance continue de l’absentéisme, le gouvernement de coalition Arizona a amorcé la mise en œuvre de mesures pour enrayer le phénomène. Certaines dispositions concernent directement les salariés, d’autres encouragent l’implication des employeurs dans le bien-être au travail afin de limiter les facteurs aggravants.
Une intervention financière majorée pour les employeurs
À l’avenir, le salaire garanti couvrant le 1er mois d’absence sera étendu, impliquant la contribution de l’employeur à hauteur de 30% de l’indemnité d’incapacité maladie pour les 2ème et 3ème mois.
Un cadre renforcé pour contrôler les absences
- Depuis 2022, les salariés ont droit, annuellement, à 3 jours de maladie sans devoir présenter de certificat médical. À partir de 2026, ce quota sera réduit à 2 jours.
- Le gouvernement prévoit un point de contact numérique dédié au signalement des certificats suspects.
- Les absents de longue durée, ne coopérant pas au dispositif de réintégration, encourront des sanctions touchant à leur allocation.
- Le délai pour prétendre au salaire garanti, en cas de rechute, passera de 14 jours à 8 semaines.
Délai raccourci pour le licenciement médical
Le délai imposé pour un licenciement en cas d’absence maladie de longue durée est actuellement fixé à 9 mois. Le gouvernement Arizona autorisera les employeurs à organiser le licenciement pour force majeure médicale dès 6 mois d’absence.
Focus sur l’évaluation du potentiel de travail et la réintégration
Les entreprises devront organiser une évaluation du potentiel de travail, après 8 semaines d’incapacité, qui peut déboucher sur un trajet de réintégration. Ce dispositif, auparavant activable après 3 mois d’incapacité, pourra être amorcé dès le 1er jour d’absence. Il vise à favoriser un retour au travail rapide et adapté aux besoins de la personne, et pourra, désormais, impliquer un changement d’employeur.

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Que nous révèle l’absentéisme sur les besoins des salariés dans leur vie professionnelle ?
Parmi les causes des absences au travail figurent, évidemment, des problématiques de santé indépendantes du contexte professionnel ainsi que des réalités transversales propres au marché de l’emploi. Mais de nombreuses sources d’absentéisme sont directement liées au quotidien de l’entreprise et offrent, à l’employeur, une marge de manœuvre pour contrer le phénomène.
- La qualité des conditions de travail : les trajets, les horaires, la flexibilité, la rémunération, le type de contrat, etc… font partie des critères incontournables pour une vie professionnelle satisfaisante.
- Les relations professionnelles et l’ambiance de travail : occupant une place importante dans la vie sociale des salariés, la qualité de l’ambiance et des échanges avec leurs collègues a un impact déterminant sur le bien-être au travail.
- La reconnaissance et la valorisation : la validation du rôle d’un collaborateur au sein d’un collectif, dont il constitue un maillon essentiel, augmente le sentiment d’accomplissement et l’implication.
- Les objectifs et le sens : la définition d’objectifs et de résultats clairs et atteignables renforce l’engagement dans sa fonction.
- Les perspectives d’évolution : qu’elle concerne le contenu de la fonction, une promotion ou un changement de métier, l’évolution est une source de motivation naturelle.
Quel est l’impact des absences des travailleurs dans les entreprises ?
L’absentéisme au travail devient une problématique sociétale de plus en plus impactante pour le bien-être individuel, pour la sécurité sociale et pour la gestion des entreprises. Les employeurs font face à de multiples difficultés lorsque leurs salariés ne sont plus en mesure de travailler :
- L’augmentation des coûts : en cas d’incapacité de travail, l’employeur finance le salaire garanti ainsi que d’éventuels frais supplémentaires pour un remplacement.
- Le surplus de charge organisationnelle : l’employeur engage du temps et de l’énergie dans la réorganisation du travail en interne ou dans le recrutement et la formation d’un remplaçant externe.
- La complexification de la gestion RH & managériale : la gestion d’une équipe déforcée et la communication avec le salarié absent forment des défis supplémentaires pour les RH et les managers.
- L’impact sur l’équilibre des équipes : l’absence d’un collègue impacte l’entièreté d’une l’équipe en termes de surcharge, de bien-être et de motivation, entraînant le risque d’une détérioration de l’ambiance de travail.
- La fragilisation de la marque employeur : un taux d’absentéisme élevé rejaillit sur l’image de l’entreprise constituant, notamment, un obstacle à l’efficacité des recrutements.
- La baisse de productivité : absences, remplacements, surcharge et démotivation sont autant de facteurs qui diminuent la productivité et impactent la santé de l’entreprise.
Comment réduire l’absentéisme et gérer ses conséquences en entreprise ?
Si l’absentéisme est un fléau pour les entreprises, ce phénomène n’est pas pour autant une fatalité. Les employeurs disposent d’une marge de manœuvre déterminante pour créer un environnement de travail vertueux. Les mesures gouvernementales vont dans ce sens, incitant l’employeur à traiter le problème et à chercher des solutions. L’absentéisme est un signal, un symptôme. Saisissez-vous de cette réalité pour apporter un éclairage nouveau à votre gestion RH.
De quel pouvoir d’action disposent les employeurs pour limiter les absences ?
En Belgique, le bien-être, la santé et la sécurité au travail sont encadrés juridiquement et imposent des mesures strictes aux employeurs. Les entreprises mènent une analyse des risques psychosociaux, implémentent une politique de prévention, désignent un conseiller en prévention psychosociale et s’affilient à un service de médecine du travail. Dans une approche globale et préventive, de nombreuses dispositions permettent d’optimiser la qualité de vie des salariés et de réduire le volume des absences.
- Prévoir des espaces et opportunités de communication propices à la détection anticipée des difficultés et à la résolution des litiges.
- Introduire de la flexibilité et de la créativité pour adapter les postes et l’organisation du travail aux besoins spécifiques des salariés.
- Entretenir des espaces de travail lumineux, accueillants et rester attentifs à la limitation des nuisances évitables, en matière de bruit par exemple.
- Lancer des projets transversaux ou des ateliers participatifs pour impliquer les salariés dans le collectif, augmenter la connaissance des autres équipes et améliorer le sentiment d’utilité et d’appartenance.
- Organiser des événements et créer des lieux de rencontres pour favoriser la cohésion sociale dans l’entreprise.
- Favoriser les opportunités d’activités physiques et de détente autour de la journée de travail en donnant accès à des équipements sportifs ou à des installations sanitaires adaptées.
- Informer les salariés quant aux différentes ressources dont ils disposent pour faire face à d’éventuelles difficultés en matière de santé et de sécurité au travail.
Quelles solutions RH pour limiter l’impact de l’absentéisme incompressible ?
Une part des absences des travailleurs est inévitable mais, grâce à une approche éclairée et de bons outils de gestion, vos spécialistes RH peuvent en réduire l’impact.
À court-terme, votre objectif consiste à réorganiser l’exécution du travail au plus vite. Avec le SIRH de Kelio, vous disposez d’une vue globale, en temps réel, sur l’ensemble des plannings grâce à laquelle vous réagissez rapidement en prenant les meilleures décisions. Kelio vous indique instantanément quels sont les collaborateurs qui ont, à la fois, la disponibilité et les compétences pour remplacer l’absent. En quelques clics, vous affectez le planning du salarié en incapacité à un ou plusieurs autres travailleurs. Notre plateforme RH dispose aussi de fonctionnalités de communication qui accélèrent les échanges avec votre personnel afin qu’ils puissent s’adapter de manière fluide et cadrée.
Le logiciel RH de Kelio est aussi un outil de suivi et d’analyse des absences et des congés vous aidant à développer une vision d’ensemble et une compréhension des causes de l’absentéisme. Kelio assure le suivi des certificats et des visites médicales facilitant vos processus de re-boarding ou d’off-boarding.